VI – Newsgroups ou conférences

 

Si l'E-Mail est idéal pour permettre de communiquer individuellement avec d'autres personnes connectées au Réseau, il n'est pas vraiment adapté à des discussions de plus grande envergure, même si les listes de diffusion permettent des débats entre un nombre limité d'abonnés. C'est pourquoi un système de conférences publiques est accessible sur Internet. Ce système, appelé conférences, forums, Newsgroups, groupes ou tout simplement news, permet à un nombre illimité de personnes de discuter sur des dizaines de milliers de thèmes différents.

 

o Organisation des newsgroups

Afin de faciliter l'accès et l'administration des conférences Internet, on a adopté un système hiérarchisé permettant de classer les groupes par catégories. En effet, au lieu d'utiliser une "nomenclature continue", comme par exemple : Recettes_de_cuisine, Télévision, Séries_Télé, Windows_95, etc., on a défini des grands thèmes, dont les principaux sont les suivants :

A ces grandes catégories, dont tous les groupes sont généralement en anglais, s'ajoutent des hiérarchies de news réservées à certains pays, comme par exemple :

Dans ces conférences, la langue nationale du pays considéré est de rigueur.

Nous n'avons parlé jusqu'ici que des grandes catégories de conférences. Comme nous l'avons dit, la structure de nommage des newsgroups est hiérarchique, comme le DNS. Il existe donc des sous-catégories. Un nom de conférence peut comprendre un nombre quelconque de sous-catégories, les noms de celles-ci étant séparés par un point. A la différence du DNS, le terme le plus généraliste se trouve en tête du nom de la conférence (à l'extrême gauche). Prenons un exemple pour clarifier les choses. Considérons le newsgroup dédié à la musique classique (classical en anglais). Il s'agit d'un loisir (donc de la catégorie rec) de type musical (music). Ce qui donne comme nom : rec.music.classical. Pour le folk, le nom de la conférence correspondante est alors : rec.music.folk, et ainsi de suite…

Prenons un autre exemple : une conférence consacrée à la programmation sur les ordinateurs de type Amiga. Cela donne : comp.sys.amiga.programmer (comp, car il s'agit d'informatique, sys car on considère le cas d'un système, etc.).

Précisons par ailleurs qu'il existe des conférences dites locales. Ces conférences ne sont accessibles que par les personnes appartenant à une même organisation, c'est-à-dire les membres d'une même entreprise ou les clients d'un même fournisseur d'accès Internet. Ces conférences ne peuvent généralement pas être accédées en dehors de l'organisation considérée, et cette dernière en a l'entière responsabilité. De plus, les noms de ces conférences sont préfixés du nom de l'organisation qui les héberge.

Par exemple, la conférence consacrée au support technique du fournisseur Internet Worldnet s'appelle : worldnet.support-technique. Elle n'est accessible qu'aux clients de chez Worldnet.

Avant de voir comment tout cela fonctionne en pratique, abordons brièvement quelques aspects techniques concernant les news.

 

o Aspects techniques des news

Sur Internet, qui dit service dit protocole. Pour le mail, nous avions parlé de SMTP et POP3. Pour les news, c'est le protocole NNTP (Network News Transfer Protocol) qui intervient. En effet, accéder aux conférences revient à se connecter un à serveur NNTP afin d'y récupérer les messages des conférences que vous avez choisies de recevoir (nous en reparlerons plus bas). D'autre part, le fait d'envoyer un message (on dit souvent aussi poster un article) dans une conférence nécessite à nouveau la connexion au serveur NNTP. En fait, par rapport au Mail, où le serveur SMTP était utilisé en émission et le serveur POP3 en réception des messages, c'est un seul et même serveur NNTP que l'on utilise pour l'envoi et la lecture de messages dans des conférences Internet.

Une notion importante doit par ailleurs être précisée, concernant le fonctionnement des news. Il s'agit en effet d'un service distribué, c'est-à-dire non centralisé, comme beaucoup d'autres services sur le Net. Par conséquent, quand vous allez envoyer un message dans une conférence, celui-ci va d'abord être stocké sur votre serveur NNTP attitré (celui de votre fournisseur d'accès Internet ou de votre entreprise par exemple). Ensuite, le dit message va être diffusé, de proche en proche, à tous les serveurs NNTP de la planète. Par conséquent, lorsqu'un message est posté dans une conférence, il n'apparaît pas visible simultanément par toutes les personnes lisant la conférence considérée. Un délai de quelques jours peut en effet être constaté avant que tout le monde puisse prendre connaissance d'un nouvel article.

Enfin, notez que tout article posté dans une conférence a une durée de vie finie. Cette durée s'exprime généralement en jours. Par exemple, sur un certain serveur, les messages proposés peuvent être automatiquement effacés au bout de 7 jours. Ce mécanisme a un objectif simple : éviter la saturation des serveurs de news. En effet, ce ne sont pas quelques centaines mais des dizaines de milliers de messages qui circulent chaque jour dans les différentes conférences accessibles sur Internet. Ces messages prennent une place non négligeable sur les disques durs de ces serveurs, par conséquent, pour éviter qu'ils ne deviennent pleins en quelques jours, il est indispensable de limiter la durée de vie de chaque message. En général, les articles contenus dans les conférences locales ont une durée de vie nettement supérieure à ceux apparaissant dans les newsgroups diffusés sur toute la planète ; cette durée pouvant fréquemment atteindre plusieurs mois (car le nombre de messages contenus dans ces conférences est généralement relativement faible).

 

o Les newsreaders

Les newsreaders sont aux conférences ce que les mailreaders sont au courrier électronique : des logiciels qui permettent de lire et d'écrire dans les newsgroups. Ces logiciels peuvent être intégrés à des suites Internet telles que celles de Netscape ou de Microsoft, où être spécialisés dans la gestion de news, comme par exemple Forté Agent ou Gravity sous Windows, tin et Pine sous UNIX.

Concernant la configuration de ces logiciels, il faut savoir que la principale information nécessaire est le nom du serveur de news (ou serveur de forums) qui est mis à votre disposition. Le nom de ce serveur est généralement de la forme news.nom_de_domaine_du_fournisseur.

Exemple : news.worldnet.fr

Un logiciel de news vous demandera également de saisir votre identité, votre adresse E-mail (et parfois vos paramètres de messagerie comme le serveur SMTP) de façon à pouvoir vous identifier vis à vis des autres utilisateurs d'une conférence donnée, lorsque vous envoyez un message dans cette conférence.

Voyons maintenant ce que l'on peut faire avec un newsreader

 

o Fonctions de base d'un logiciel de gestion de conférences

La première opération à effectuer avant de pouvoir consulter un forum est de s'y abonner (subscribe en anglais), via une commande dédiée de votre logiciel de gestion de conférences. En pratique, au premier lancement du dit logiciel, celui-ci va récupérer la liste de toutes les conférences disponibles sur le serveur NNTP que vous avez indiqué dans les paramètres du programme. Cette récupération peut prendre un certain temps, vu qu'il n'est pas rare qu'un serveur propose plus de 10.000 conférences. La figure ci-dessous montre une partie de la hiérarchie fr.*, obtenue via Netscape Collabra.

Figure 1 : Extrait de la hiérarchie fr.*

Une fois cette liste obtenue, vous pouvez y accéder afin de sélectionner les forums qui vous intéressent. C'est cette sélection qu'on appelle s'abonner à une conférence. En pratique, cet abonnement consiste simplement à indiquer au logiciel quels sont les forums dont il doit récupérer la liste des en-têtes et éventuellement les messages qu'ils contiennent, à chaque fois qu'il se connectera au serveur de news.

En effet, tout message posté dans un forum comporte un en-tête similaire dans sa constitution à celui que nous avons présenté pour la messagerie, dans le chapitre précédent. Vu qu'une même conférence peut contenir plusieurs milliers de messages, il est fréquent que le logiciel ne récupère que les en-têtes dans un premier temps : cela vous donne la liste des messages postés, avec leur date, sujet, et auteur (nom et adresse E-mail). Vous avez alors plusieurs possibilités. Si vous êtes toujours connecté à l'Internet (on dit en ligne ou online), vous pouvez double-cliquer sur un en-tête afin que le logiciel récupère le contenu du message ainsi sélectionné et l'affiche à l'écran. Si vous n'êtes plus connecté (hors ligne ou offline), il vous faut procéder autrement en utilisant un système de marquage.

Marquer un message consiste à indiquer au logiciel que l'on souhaite qu'il en récupère le contenu à la prochaine connexion au serveur de news. Donc, si vous êtes offline, vous marquez tous les messages qui vous intéressent, vous vous connectez de nouveau à l'Internet, puis vous demandez au logiciel de récupérer les messages marqués. Une fois ceci fait, vous pouvez vous déconnecter du Réseau afin de consulter les messages ainsi obtenus. Ce système manque quelque peu de souplesse mais vous fait économiser de l'argent si vous utilisez un modem. Notez enfin que rien ne vous empêche de récupérer systématiquement tous les messages contenus dans les conférences auxquelles vous êtes abonné, à chaque connexion, si votre modem est suffisamment rapide. De cette façon, vous n'avez plus besoin de choisir (et marquer) les articles susceptibles d'être intéressants.

Figure 2 : Marquage d'un article

Dans la fenêtre ci-dessus, qui provient du logiciel Free Agent, nous avons marqué deux articles pour une prochaine récupération. Ceux-ci sont indiqués ici par une sorte de flèche pointée vers le bas, visible en tête des deux articles ainsi spécifiés (Cf. liste des articles dans le quart supérieur droit de l'écran). Lors de la prochaine connexion au serveur de news, nous allons récupérer ces articles afin de pouvoir les consulter hors ligne.

Remarque : Compte tenu du délai de garde dont nous avons parlé plus haut, vous êtes obligé de vous connecter régulièrement à votre serveur de news si vous ne voulez pas manquer les nouveaux messages postés durant un ou plusieurs jours…

Lorsque vous lisez un message contenu dans un forum, vous avez la possibilité de répondre en privé à l'expéditeur du message considéré, par mail, ou de poster une réponse publique faisant référence au message considéré (on parle de Follow-Up en anglais). Dans ce dernier cas, tous les lecteurs de la conférence en question pourront lire votre article. Remarquez que, dans le jargon des internautes, on appelle thread un ensemble de messages relatifs à un même thème. Concrètement, ce qui caractérise un thread, c'est le fait que tous les messages en faisant partie reprennent un même sujet (titre des messages). Comme pour le mail, le sujet est alors préfixé des lettres "Re:" indiquant qu'il s'agit d'une réponse et non pas d'un nouvel article. En répondant publiquement à un message posté, vous "alimentez" ou contribuez au thread. Il faut cependant savoir que rien ne vous empêche de poster un message ne faisant référence à aucun article existant. Dans ce cas, vous créez implicitement un nouveau thread. La figure 2 donne un exemple d'affichage pouvant être obtenu à l'aide d'un logiciel de lecture de conférences (Netscape Collabra ici).

Figure 3 : Articles et threads

On remarque tout d'abord que nous sommes en train de consulter la conférence rec.music.folk, consacrée à la musique folk. On distingue, dans une moitié supérieure, une partie de la liste des messages postés le 22 Juillet 1998. Chaque ligne dans cette zone correspond à un article, dont on peut consulter le nom de l'auteur, ainsi que la date d'envoi. L'article que nous avons sélectionné est une réponse à une question concernant un certain Tony Bird, musicien américain. Le contenu de celui-ci est affiché dans la moitié inférieure. On reconnaît ici le texte cité, mis en italique, et la réponse située au-dessus de ce dernier. Le thread considéré ne comprend à cet instant que deux messages : celui de la personne ayant posé la question et la réponse correspondante.

Notons enfin que les réponses à des articles n'ont pas un titre préfixé des lettres "Re:" comme nous avons dit plus haut : le logiciel considéré ici utilise en effet le préfixe "Obj:" à la place.

Voyons maintenant une série de conseils destinés à vous permettre d'utiliser les conférences dans les meilleures conditions.

 

o 10 règles pour bien rédiger un article

Si vous disposez d'une totale liberté concernant l'écriture de vos E-Mails, compte tenu du fait qu'ils ont un caractère privé, il n'en est pas de même pour les articles que vous êtes susceptibles de poster dans une conférence. En effet, ce n'est pas une personne (le destinataire) qui pourra prendre connaissance de votre message (comme c'est le cas pour la messagerie), mais des centaines voir des milliers de personnes. Il est donc indispensable de respecter un certain nombre de règles de base que nous allons édicter ci-après et qui font a priori partie de ce qu'on appelle la Netiquette (éthique du réseau), que chaque internaute est censé connaître et appliquer.

Respectez le thème et la langue d'une conférence, évitez de poster un article dont la réponse a été donnée quelques jours auparavant.

En effet, la meilleure façon de participer intelligemment à une conférence est de d'abord la lire attentivement pendant un certain nombre de jours, afin de bien comprendre de quel sujet elle traite. De plus, n'allez surtout pas envoyer un message en Français dans une conférence anglo-saxonne.

D'autre part, certaines questions reviennent régulièrement et, de plus, nombre de conférences possèdent ce qu'on appelle des FAQ (Frequently Asked Questions, Questions Fréquemment Posées ou "Foire Aux Questions" en français) qui contiennent la liste des questions les plus fréquemment posées, avec bien entendu leurs réponses. Ces FAQ sont postées régulièrement, en général une à deux fois par mois, voire une fois par semaine.

Par conséquent, avant d'envoyer un article, n'oubliez pas de lire les FAQ. Sinon, ne vous étonnez pas que personne ne vous réponde ou pire, que certains vous fassent part de leur mécontentement de voir la même question pour la dixième fois dans le mois ! Vous ne voulez pas être catalogué comme débutant à votre premier post, non ?

Ne répondez pas systématiquement publiquement à un message, sauf si votre article est susceptible d'intéresser tout le monde.

Nous l'avons dit plus haut, tout logiciel de gestion de forums vous donne la possibilité de répondre par E-Mail, donc en privé, à un message posté dans une conférence ou publiquement, en postant un article. Vous ne devez utiliser la deuxième option qu'avec parcimonie. En effet, si votre message ne présente d'intérêt que pour la personne à laquelle vous répondez, utilisez l'E-Mail de préférence.

Choisissez avec attention le sujet de votre article.

Le sujet d'un E-Mail ou d'un article posté dans une conférence est la première information dont dispose un lecteur pour se faire une idée de contenu du message correspondant. Bannissez systématiquement les sujets du genre "Question" ou "J'ai un problème", sauf si vous voulez vraiment que personne ne lise votre contribution. Indiquez un maximum d'informations dans le sujet, sans pour autant qu'il fasse 30 mots…Utilisez des abréviations usuelles au besoin.

Par exemple, imaginons que vous ayez des difficultés pour configurer une carte son de type "Crystal 2144" sous Windows 95. Au lieu de poster un message ayant pour titre "Carte son", il est préférable d'indiquer : "Config. carte Crystal 2144 sous W95". Une personne ayant réussi l'opération sur son ordinateur se fera un plaisir de vous répondre !

Si vous avez plusieurs questions à poser, sur des thèmes particuliers qui n'ont pas forcément un rapport entre eux (mais toujours relatifs à un même domaine), n'hésitez pas à fractionner votre message (sans pour autant poster dix articles avec une question dans chacun d'eux !).

Soignez la présentation de votre article.

Un message envoyé dans une conférence ne doit pas être truffé de fautes d'orthographe ou de grammaire. Il doit être aéré (faites des paragraphes), ne pas être trop long, de façon à ne pas rebuter le lecteur. N'écrivez surtout pas l'intégralité de votre texte en majuscules. Non seulement c'est difficile à lire, mais en plus, un texte en majuscules dans un message a une signification précise : cela marque un certain énervement, comme si vous étiez en train de crier…Vous pouvez cependant insister sur un mot en le mettant en majuscules ou en l'entourant d'étoiles ou d'espaces soulignés. Au besoin, utilisez des smileys (Cf. encadré).

Exemple : Je suis *absolument* de ton avis ;)

Notez au passage que le tutoiement est de rigueur sur Internet.

Au pays des smileys…

On appelle smiley une juxtaposition de caractères symbolisant un visage lorsque l'on tourne la tête sur le coté, permettant ainsi d'exprimer une émotion.

Exemples : :-) (J ) signifie que l'on est heureux, :-( (L ) qu'on est triste, ;-) que le fait un clin d'œil…Les smileys sont très utilisés dans les conférences, ou même dans les messages privés, ils permettent d'indiquer clairement au lecteur le ton sur lequel on s'exprime lorsque l'on émet une idée. On trouve ces symboles en général en fin de phrase. Avec l'expérience, vous arriverez à les utiliser naturellement.

Ne citez pas l'intégralité d'un article auquel vous répondez.

Comme pour la messagerie électronique, les logiciels de gestion de conférences mettent en évidence le contenu d'un message auquel vous répondez, en précédant chaque ligne d'un caractère spécial (">", ":", etc.). Ce système, s'il est particulièrement pratique pour répondre point par point à une série de questions, a pour effet néfaste d'inciter certains à citer un nombre de lignes du message original supérieur à celui de la réponse apportée. Pire encore, il n'est pas rare de voir des articles d'une centaine de lignes, cités en intégralité, à la fin desquels l'auteur a cru bon d'ajouter "Je suis entièrement de ton avis" !

Heureusement, certains logiciels obligent l'utilisateur à respecter un certain ratio entre le nombre de lignes citées et le nombre de lignes de réponse écrites, mais tous ne le font pas ou permettent (à tord) de désactiver cette fonctionnalité. En résumé, il ne faut pas hésiter à supprimer certains passages d'un message auquel vous faites référence, qui ne permettent pas de suivre plus facilement le sens et la portée de votre réponse (au besoin, remplacez ces passages effacés par les caractères "(…)" indiquant ainsi que vous avez tronqué le message correspondant). N'oubliez pas que tout le monde dispose du message original, donc ce n'est pas la peine de le citer en entier. Prenez l'habitude d'insérer vos réponses entre deux portions de texte cité, de façon à préciser à quelle phrase ou paragraphe vous répondez.

Gardez votre sang froid en toute circonstance.

Certains forums sont dédiés à des thèmes qui déchaînent les passions. D'autres ne traitent pas de sujets qui sont provoquants en soi, mais rien n'empêche un participant de poster un article volontairement provocant, espérant ainsi attirer l'attention sur son message ou plus simplement sur lui-même. Dans tous les cas, ne tombez pas dans les pièges de ce type. Ne proférez jamais d'insultes en public, même si tout le monde serait probablement de votre avis. Si vous tenez absolument à donner une réponse enflammée à un article, utilisez l'E-Mail.

Ne postez pas de messages de test, en dehors des conférences prévues à cet effet.

En effet, comment s'assurer que son logiciel fonctionne bien, est correctement configuré, ou que vous avez bien compris comment il fonctionne, sans essayer de poster un article de test dans une conférence ? La réponse est simple : utiliser un forum de tests, comme par exemple fr.tests. Mieux, le serveur de news de votre fournisseur Internet ou de votre société comporte certainement une conférence de test interne : utilisez-la en priorité.

Limitez la taille de votre signature.

Nous avons dit, dans le chapitre précédent, qu'une signature (texte ajouté automatiquement à la fin de chaque message que vous envoyez) ne devait pas dépasser quelques lignes. Cette règle est d'autant plus vraie dans les conférences, vu que des centaines de personnes lisent vos contributions. Une signature trop longue alourdi votre message. Pensez à ceux qui ne disposent que d'un vieux modem, particulièrement lent. En général, on admet qu'une signature ne devrait en aucun cas dépasser trois ou quatre lignes. De plus, il est déconseillé de l'affubler de pseudo-dessins ou de citer en détail la configuration de votre ordinateur : cela n'intéresse personne ! Il est fréquent d'indiquer dans une signature sa profession, ses fonctions, et éventuellement ses coordonnées professionnelles. Certains jugent qu'il est inutile de rappeler ses nom, prénom et adresse E-Mail puisque ceux-ci figurent dans l'en-tête du message. Ce n'est pas faux, mais il est plus pratique de savoir à qui on a affaire, rien qu'en lisant une signature à la fin d'une longue contribution…

Dernière remarque à ce sujet : si vous utilisez l'accès Internet de votre entreprise et que vous postez des messages dans des conférences publiques, il est conseillé (et parfois imposé) d'indiquer dans votre signature que les propos que vous tenez n'engagent que vous et en aucun cas la société qui vous emploie.

N'envoyez jamais de fichiers binaires (images, sons, programmes) hors des forums réservés à cet effet.

Nous verrons plus loin comment fait-on pour envoyer un fichier dans une conférence et pour en extraire un. Sachez dès maintenant qu'il ne faut jamais poster un fichier, quel qu'il soit, dans une conférence réservée à des discussions. En général, seuls les forums dont le nom comporte le terme binaries peuvent recevoir de tels fichiers. Si vous ne respectez pas cette règle, non seulement votre fichier sera effacé automatiquement par un automate conçu à cet effet, mais en plus, vous risquez d'essuyer les foudres des habitués du forum, qui n'ont aucune envie de perdre de précieuses minutes à récupérer un fichier probablement disponible sur de nombreux sites Internet.

Si vous avez envoyé un message par erreur dans une conférence, essayez de l'annuler.

Il existe en effet une commande permettant à l'auteur d'un message de l'effacer (cancel) après l'avoir envoyé à son serveur de news. Ce système n'est efficace que si l'annulation intervient rapidement après l'envoi de l'article à annuler car le procédé d'annulation consiste à envoyer un message de contrôle, demandant aux serveurs de news d'effacer le message correspondant. Par conséquent, si votre article a déjà été propagé sur de nombreux serveurs de par le monde, il aura été très certainement lu par nombre de personnes avant que le message d'annulation n'arrive sur leurs serveurs respectifs. D'autant plus, qu'à partir du moment où le message à effacer a déjà été récupéré par le newsreader d'un utilisateur, il ne sera pas affecté par le message de contrôle demandant son effacement.

Après cette énumération de règles de bonne conduite, abordons quelques questions un peu plus techniques mais qu'il est nécessaire de connaître pour une bonne utilisation des news.

 

o Accents, HTML et conférences

Nous l'avons vu pour le courrier électronique, l'utilisation de lettres accentuées dans un message électronique est susceptible de poser des problèmes de compatibilité avec certains systèmes et/ou logiciels. En ce qui concerne les conférences, il est généralement admis que le MIME (Cf. chapitre précédent) ne doit pas être utilisé. A la place, il est préférable d'employer un encodage sur 8 bits. Dans le doute, n'utilisez pas d'accents. Dans tous les cas, il vaut mieux éviter d'en mettre dans le titre d'un article.

Le HTML est également utilisable dans un post, notamment avec les outils fournis par Netscape et Microsoft. Le problème est que peu de logiciels, en dehors de ceux précités, ne sont capables d'exploiter les "codes" HTML. Par conséquent, il ne faut jamais utiliser le HTML dans un message envoyé dans une conférence. On peut être un peu moins restrictif dans des conférences locales à une entreprise par exemple : si tous les lecteurs potentiels utilisent des logiciels capables de comprendre le HTML, on peut éventuellement l'employer.

 

o Fichiers binaires

Les newsreaders donnent la possibilité d'envoyer des fichiers dans des conférences Internet. Comme nous l'avons signalé plus haut, il ne faut jamais poster des fichiers binaires dans des conférences qui ne sont pas réservées à cet effet. Sur le plan technique, on peut utiliser l'encodage MIME (Base64), comme nous l'avons vu pour le courrier électronique, dans le précédent chapitre. Il existe également un autre système, plus ancien, mais encore largement utilisé dans les conférences, qui s'appelle l'uuencoding. Les logiciels de gestion de forums sont capables de prendre en charge ce dernier et/ou le MIME. Cela signifie non seulement que l'on peut poster un fichier binaire dans une conférence, mais également que le logiciel est capable d'extraire un tel fichier contenu dans un ou plusieurs articles (en effet, il est fréquent que les fichiers qui dépassent une certaine taille soit fractionnés en plusieurs articles).

 

Nous en avons terminé avec cette présentation des conférences. Avant d'aborder le service phare d'Internet, à savoir le web, nous allons traiter, dans le chapitre suivant, du système de transmission de fichiers utilisé sur le Net.